CLAIR DE LUNE
La lune était sereine et jouait sur les flots. - La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise, La sultane regarde, et la mer qui se brise, Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots. De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare. Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos. Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos, Battant l'archipel grec de sa rame tartare ? Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour, Et coupent l'eau, qui roule en perles sur leur aile ? Est-ce un djinn qui là-haut siffle d'une voix grêle, Et jette dans la mer les créneaux de la tour ? Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ? - Ni le noir cormoran, sur la vague bercé, Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé Du lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames. Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots. On verrait, en sondant la mer qui les promène, Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine... - La lune était sereine et jouait sur les flots. <1828> |
MJESEČINA
Na valima sjajna luna je titrala. Prozor, sad slobodan, ćuhu je otvoren, Sultanija gleda: lomeći se, more Crne otočiće veze srebrom vala. Gitar, trepereći, pade joj iz ruku, Zvuka tmulog sluh joj tmula jeka stresla. Stiže teški turski brod s Kosa i vesla Tatarska u grčki arhipelag tuku? Ili kormorani rone i sijeku Vodu što biserjem krasi krila njina? Ili gore psiče tanki glasak džina Što baca kruništa sa kula u slëku? Kraj ženskog saraja ko talase diže? Ni kormoran crni što ga njiše voda, Ni kamenje s kule, ni teškoga broda Šum ritmičan, valom dok veslima gmiže. Nego teške vreće, iz kojih se jeca. Vidjećeš, dok rone, i more ih prima, Oblik, kao ljudski, miče se u njima… S vrh vala titranje sjajnoga mjeseca. <1828> Prev. Marko Vešović |